«Un chef d’œuvre d’été», c’est ainsi que Voltaire qualifiait le melon. L’origine de cette cucurbitacée est très controversée comme c’est le cas pour d’autres fruits, mais en revanche on sait qu’elle était déjà consommée dans l’Antiquité en Egypte, en Grèce et à Rome Conseil.

Le melon était à cette époque beaucoup plus petit et moins sucré que les variétés actuelles et les Romains le préféraient en salade salé et poivré. Au Moyen Age, les papes en feront cultiver à Cantaluppo d’où dérive le nom d’une variété de melon (le cantaloup) puis, un peu plus tard, à Cavaillon dans le sud de la France, endroit toujours réputé pour sa production de melon. Cette ville et les alentours appartenaient à la papauté qui résida une assez longue période en Avignon. A propos de Cavaillon, il existe une anecdote assez amusante: en 1864, la ville demanda à plusieurs auteurs d’offrir certains de leurs ouvrages pour enrichir sa bibliothèque municipale. Parmi eux se trouvait Alexandre Dumas qui accepta de donner la totalité de ses œuvres à une condition: «je désire qu’en échange de mes volumes, il me soit constitué, par arrêté municipal, une rente viagère de douze melons par an». Ce souhait fut exaucé et la ville envoya chaque année les douze melons au domicile parisien de Dumas jusqu’à sa mort en 1870.

Conseil

Pour choisir un bon melon, il faut d’abord se préoccuper de son poids et le prendre bien lourd. Ensuite, regardez le pédoncule (la queue) qui doit pouvoir se détacher facilement. Enfin, il y a bien sûr l’odeur mais attention, ce n’est pas toujours le bon critère… ce serait trop facile! Certains melons peu odorants sont délicieux. En général, son parfum doit être «sucré» sans excès car sinon cela signifie qu’il est trop mûr. N’oubliez pas qu’il va continuer à mûrir dans votre cuisine, surtout l’été. Si vous le choisissez à point, il faudra le consommer rapidement. Le melon a l’avantage d’être peu calorique (env. 48 kcal. pour 100 g.) et de contenir beaucoup d’eau, ce qui le rend très désaltérant. Parmi les nombreuses variétés de melons, on peut citer le Galia dont la chair est verte, le charentais qui se décline en plus de six sous-espèces, ainsi que les melons verts et jaunes possédant une chair blanche et une forme oblongue. Côté recettes, il y a bien entendu les grands classiques comme le melon-parme, le melon au porto ou au vin doux, mais il existe des variantes plus originales. Par exemple le melon chaud: poêlé en demi quartiers 2-3 minutes ou cuit en papillote au four, il accompagnera avec bonheur volailles et poissons. Pour la papillote, utilisez des quartiers avec la peau et ne les cuisez pas plus de 10 min. On peut aussi le manger associé à des fruits de mer, dans une salade coupé en forme de bille ou encore en soupe froide en mixant sa chair.

Recette

Filets de rouget tièdes

Ingrédients pour 4 personnes (entrée): 150/200g. de salade lavée (roquette de préférence), 12 filets de rouget, sel, poivre, huile d’olive, vinaigrette à l’huile d’olive.

15 min. avant de servir, brassez la salade avec la vinaigrette puis mettez dans chaque assiette un lit de salade et décorez l’assiette avec des tomates cerises, olives, œufs de cailles (à votre fantaisie). Dans une poêle, faites revenir dans de l’huile d’olive à feu moyen les filets de rouget 30 secondes côté chair et ensuite 1 ou 2 minutes côté peau suivant grosseur, assaisonnez selon vos goûts. Posez les filets tièdes sur la salade et servez immédiatement. Conseils: prévoyez 2-3 filets supplémentaires, 1 pour tester la cuisson, les autres en «roues de secours». Vous pouvez également substituer la vinaigrette par du jus de citron et de l’huile d’olive.