Pour des raisons encore inconnues, la proportion d’allergiques dans la population est en augmentation constante. Suivant la gravité des symptômes, leur qualité de vie peut être fortement compromise. Une solution existe: la désensibilisation. Et septembre est le mois idéal pour débuter une immunothérapie.

Les statistiques démontrent une nette augmentation des allergies dans la population ces 30 dernières années. Proportion qui devrait encore augmenter, puisque les spécialistes prédisent qu’environ 50% de la population en souffrira dans les années à venir. Si on ne peut exclure des facteurs environnementaux, le terrain génétique est cependant le plus grand responsable. Quand les parents souffrent d’allergies, il est probable que leurs enfants seront atteints des mêmes. L’allaitement au sein sera dès lors primordial, car on sait qu’il joue un rôle protecteur dans ces cas-là.

Une allergie, c’est quoi exactement?


Une allergie est une réaction immunitaire anormale, lors d’un contact avec une substance étrangère qui devrait être bien tolérée (un allergène). Cette substance est considérée comme une ennemie par le système immunitaire. Dans une première phase, celle de la sensibilisation, l’organisme découvre l’allergène. La réaction allergique s’exprime dans une deuxième phase, lors d’une réexposition à l’allergène. Celle-ci s’exprime par différents symptômes: rhinite, asthme, eczéma, urticaire, réactions du système digestif ou conjonctivite. Ces manifestations peuvent apparaître conjointement ou séparément. Certaines réactions peuvent être extrêmement sévères, notamment lors d’allergies aux venins d’hyménoptères*, à un aliment ou un médicament. On parle alors de choc anaphylactique.

LA solution: une désensibilisation


Aussi appelée immunothérapie spécifique ou vaccination allergénique, la désensibilisation permet de diminuer les réactions immunitaires lors du contact avec l’allergène quel qu’il soit (pollen, acariens, animaux ou hyménoptères*). Selon l’Organisation Mondiale de la Santé(OMS), avec l’éviction des allergènes, la désensibilisation est le seul traitement capable d’éliminer les symptômes. Elle évite le développement de nouvelles allergies et modifie la progression naturelle de la maladie. La désensibilisation est un traitement de longue durée qui prendra entre trois à cinq ans. Elle consiste en injections de la substance allergène en dose tolérées, hebdomadaires les trois premiers mois, puis mensuelles les années suivantes. Ou alors en prise orale de gouttes sublinguales ou de comprimés. Dans ce cas, les doses sont quotidiennes et prises à la maison. Le résultat peut être moins efficace.

Est-ce risqué?


Lors d’une injection, le patient reste sous surveillance 30 minutes au cabinet médical, au cas où une réaction allergique surviendrait, ce qui est plutôt rare. D’autre part, le Dr Pierrick Hordé, allergologue français et auteur du livre Asthme et allergies publié chez First en 2012 (collection Poche pour les nuls), rappelle que les personnes atteintes d’un cancer, les immunodéprimés, les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans ne devraient pas débuter de désensibilisation. Il ajoute que la prise de certains médicaments est également contre-indiquée, notamment celle de bêtabloquants.

Septembre, propice à la désensibilisation aux pollens


Si vous êtes allergique aux pollens, septembre est la période idéale pour débuter une désensibilisation. En effet, leur quantité dans l’air diminue et votre organisme est ainsi moins exposé. À la prochaine saison des pollens, vous irez déjà mieux. Dès la première année, les allergologues constatent une amélioration des symptômes chez leurs patients. Dans 60 à 70 % des cas, la guérison sera complète. Dans les cas d’allergie au venin d’hyménoptères*, le but sera d’empêcher une réaction potentiellement mortelle en cas de piqûre. Quoi qu’il en soit, la désensibilisation vous permettra enfin d’apprécier les joies de la belle saison, sans inquiétude.