Qu’est-ce qui fait que certaines personnes sont unanimement aimées? Elles ne sont pourtant ni plus belles, ni plus intelligentes que les autres… A y regarder de plus près, n’est-ce pas tout simplement parce qu’elles sourient et qu’elles rient davantage que leurs semblables?

Une attitude avenante, des sourires et des éclats de rire ne procurent pas seulement de nombreux bienfaits physiologiques. Le rire sincère et joyeux (et non pas cynique) enrichit également les relations, tant au niveau social et familial, que dans le milieu professionnel. En effet, étant automatiquement associé à une émotion positive, le rire, par communication, favorise le sentiment de bien-être chez ceux qui en sont témoins.

La biologie du rire

De nombreux médecins se sont penchés sur les bienfaits physiques et psychiques du rire. Les recherches du Dr. Lee Berk, spécialiste de médecine générale et de psycho-neuro-immunologie à l’Université de Loma Linda en Californie; du médecin français Henri Rubinstein, auteur du livre La psychosomatique du rire. Rire pour guérir, publié aux éditions Robert Laffont en 2003; et du Dr. Madan Kataria, fondateur des clubs du Yoga du rire en Inde, sont particulièrement connus du grand public. Pour résumer, les travaux des spécialistes du rire démontrent toutes les vertus thérapeutiques de cette spécificité humaine, mais néanmoins universelle. En effet, quels que soient leur origine ethnique et leur degré de développement, toutes les peuplades de la terre rient.

Voyez plutôt ce qu’une soirée de franche rigolade peut faire pour vous. Grâce à un apport accru en oxygène, le rire a un effet positif sur les voies respiratoires et l’appareil cardio-vasculaire. La gymnastique abdominale provoquée par une crise de fou rire a également une conséquence positive sur le tube digestif: la digestion est plus complète et le cholestérol alimentaire est éliminé plus facilement. En détendant les muscles, le rire évacue aussi la tension interne accumulée et le sommeil gagne en qualité. En libérant des endorphines, l’hilarité accroît en outre la tolérance à la douleur, elle est donc particulièrement favorable aux personnes souffrant de douleurs chroniques. Les travaux du Dr. Lee Berk ont, d’autre part, mis en évidence une augmentation de l’immunité des rieurs envers des cellules cancéreuses.

Du yoga et du rire

Fort de ces constatations, le Dr. Madan Kataria a fondé le club de Yoga du rire avec quelques patients, dans un parc de Mumbai en 1995. Lors de ces ateliers, les participants rient en premier lieu, guidés par les techniques de l’animateur. Il s’agit d’un rire artificiel. Il a en effet, été prouvé scientifiquement que le corps ne fait pas la différence entre le rire simulé et le rire naturel. Mais le rire devient rapidement authentique, puis contagieux, grâce au contact visuel entre participants et à des méthodes ludiques. En combinant exercices de rire et travail yogique, le corps et le cerveau se trouvent abondamment alimentés en oxygène et le bien-être se fait ressentir rapidement.

Le premier club du Dr. Kataria ne comptait que quatre personnes. Près de 20 ans plus tard, on dénombre plus de 2’500 clubs de Yoga du rire dans le monde, dont cinq en Suisse romande. Qui disait que les Suisses n’ont pas le sens de l’humour? Faites taire les mauvaises langues en vous faisant du bien. Il vous suffit de passer une bonne soirée entre amis, d’aller faire un tour au club de Yoga du rire de Genève (école des Contamines, mardis de 19h à 20h30, gratuit pour les enfants jusqu’à 18 ans, Frs 10.-/séance pour les adultes) ou de libérer «votre clown intérieur».