Emma, Louise, Adam, Nolan, Jules, Tom… Choisir le prénom de son enfant n’est pas une mince affaire. Petit guide pour vous inspirer et éviter les embûches.

Difficile d’échapper à la mode en matière de prénoms. Elle est même utile aux parents qui recherchent un prénom pas trop utilisé ou à contre-courant. À l’Office fédéral de la statistique, Emma et Gabriel s’inscrivent comme les prénoms préférés des Romands depuis 2013. Les vieux prénoms ont la cote depuis quelques années. Alice, Jeanne, Rose, Paul, Jules, Louis figurent dans le peloton de tête du palmarès français de L’Officiel des prénoms 2016 (Ed. First). La vague du rétro n’épargne pas les célébrités. Marion Cotillard et Guillaume Canet ont prénommé leur fils Marcel, la chanteuse Jenifer a choisi Joseph pour son deuxième fils. Dans la foulée, les finales en «ance» comme Garance ou Constance, en «ar» ou en «in» sont aussi très prisés. Que dites-vous d’Oscar, Gaspard, Faustin, Lucien, Gabin? Prénoms de nos grands-parents, influences médiévales, mythologiques, celtiques, bibliques, le choix est très large. Les prénoms puisés dans l’Ancien Testament représentent même une tendance lourde pour les garçons avec les Adam, Ethan, Noah…
Autre courant majeur, les prénoms se font courts au détriment des prénoms composés qui faisaient fureur dans les années 50. Un sommet: le prénom K pour un des enfants du designer Philippe Starck. Et bonjour les diminutifs: Lily, Léo, Jim, Théo. Le choix des appellations originales ne dérogent pas à la règle des modes. Certains parents jouent sur l’orthographe. Noa, Cloé, Lukas se sont élancés sur les traces des Noah, Lucas, Chloé. Pour le fils du présentateur Arthur, Aharon est devenu Aaron. D’autres s’essaient à un répertoire de sonorités peu communes, Zéphyr, Elissandre ou Auxanne, ou passent par l’association de syllables de plusieurs prénoms, comme Evanaëlle ou Manoé.

Comment éviter les fautes de goût


Avec les assouplissements légaux, le choix est infini, sauf si le prénom est manifestement préjudiciable aux intérêts de l’enfant (prénoms ridicules, incongrus ou tristement célèbres). Vous n’êtes pas prêt de rencontrer un Patriste ou une Folavril par exemple. Mais un diminutif tel que Dan est considéré par le Service de l’état-civil comme un prénom à part entière. On peut faire des emprunts aux autres cultures, faire des variations sur un prénom existant… Reste que certains prénoms sont plus faciles à porter que d’autres.

Les pièges à éviter:

  • Les prénoms difficiles à prononcer et les orthographes alambiquées, sous peine que votre enfant doive épeler son prénom et corriger les gens tout au long de sa vie. Idem pour les écritures trop originales. Mieux vaut éviter les Orrély, Saibastien ou Yzabel!
  • Les mauvaises associations entre le prénom et le patronyme. Qui voudrait s’appeler Aline Héa ou Lara Clette? Prononcez prénom et nom de famille à voix haute et jugez vous-même de la sonorité.
  • Des initiales comme P.Q ou W.C peuvent être gênantes, tant à la récré (les enfants peuvent être diaboliques entre eux!) que plus tard, au moment de parapher un document.
  • Inventer un prénom, c’est une aventure périlleuse… avec plus ou moins de réussite. Privilégiez des phonèmes familiers ayant une certaine musicalité comme les A, E, I ou O. De façon générale, tout ce qui sonne à l’oreille comme familier est souvent plus apprécié.
  • Attention aux prénoms de vos idoles. Leur cote de popularité peut chuter. Plus tard, votre loulou pourrait être considéré comme une star décadente.

Bonne chance pour ce choix difficile mais passionnant. Dites-vous qu’en vertu du Code civil, votre progéniture pourra toujours utiliser son deuxième prénom, voire en changer si un motif légitime le justifie.