Le bruit en milieu urbain est l’un des fléaux du XXIe siècle. Hormis les industries, les aéroports et les chantiers, le trafic est l’une de sources de production qui nous affecte tous à un certain niveau. Depuis quelques années, des efforts supplémentaires ont été entrepris pour limiter les émissions, des revêtements routiers phonoabsorbants au graissage des lignes de tram.

L’Office fédéral de l’environnement définit le bruit comme du «son indésirable» (www.bafu.admin.ch). La pollution sonore nous concerne tous. Du voisin bruyant à l’aéroport, il agit sur notre humeur, notre énergie et notre confort de vie en général. Une étude publiée récemment par l’Office fédéral de la statistique démontrait qu’un tiers des Genevois souffrait de problèmes de sommeil en 2012. Lorsque l’on sait qu’un bruit de 40 dB (équivalent à un bureau tranquille) peut affecter le bon repos, on comprend que les citadins ne dorment que rarement sur leurs deux oreilles!

Voitures, bus et scooter


Bien que la réglementation soit stricte sur les émissions de bruits pour les véhicules immatriculés, certains deux-roues ne les respectent pas. Cela provient souvent de pots d’échappement homologués sur le papier, mais modifiés. Heureusement, les scooters de petites cylindrées et les boguets modifiés qui empoisonnaient la tranquillité ont peu à peu disparu. Mais un certain modèle de scooter puissant les a remplacé, avec un bruit assourdissant de souffleuse industrielle.
Les TPG privilégient les lignes électriques pour contribuer à réduire leurs émissions en milieux urbains. Pourtant, les trams n’ont pas toujours fait le bonheur des habitants. Dans les virages et les intersections, des grincements accompagnaient souvent les transports de passagers. Depuis plusieurs mois, un graissage plus régulier des rails a permis de diminuer ces nuisances. Quant aux vibrations, notamment le long de la rue de Lausanne, un système absorbant a permis de les limiter. Les CFF ont aussi nettement réduit le bruit des trains ces dernières années pour le plus grand soulagement des habitants.

Absorber le bruit


Le bruit des pneus dépasse celui du moteur dès 30 km/h. Les revêtements phonoabsorbants permettent ainsi de réduire le bruit des véhicules d’au moins 3 décibels. C’est le seul moyen pour agir au niveau des zones urbaines. Le chiffre peut paraître dérisoire, mais il correspond tout de même à une diminution de moitié de la circulation! En effet, l’échelle du bruit n’est pas linéaire, il s’agit d’une échelle calée sur la perception humaine. En dessous de 0 dB on ne perçoit pas de son, et le seuil de la douleur physique est fixé à 130 dB. Ainsi, il n’y a qu’un écart de 20 dB entre un concert de rock et un décollage d’avion à 100 mètres, alors que la différence semble énorme.

50+50=53


L’addition de sources sonores ne suit pas non plus la logique des nombres décimaux. Par exemple, une source de 20 dB combinée à une source de 50 dB correspond à 50dB. Par contre, si on prend deux sources de 50 dB, on passera à 53 dB (et non à 100 dB). Trois décibels correspondent donc à un niveau de bruit doublé. Du coup, les revêtements représentent tout de même une solution très efficace et économique. Faites l’expérience en voiture sur l’autoroute. Lorsque vous passez d’un bitume ancien au nouveau, vous entendez clairement que le bruit des roues semble disparaître et on entend à nouveau le moteur. Pour le voisinage, le contraste est saisissant! Il est bon de savoir que certains modèles de pneus sont étudiés pour limiter les bruits liés au roulement sans affecter les performances du véhicule.