Pourquoi les adolescents sont-ils vulnérables face à l’alcool?

D’un point de vue physiologique, le développement n’est pas encore achevé à l’adolescence:

  • Le poids corporel des ados est généralement plus faible que celui des adultes. Leur alcoolémie monte de ce fait plus rapidement.
  • Leur foie n’est pas encore mature. Les enzymes permettant d’éliminer l’alcool sont moins performants que chez les adultes et ils éliminent moins bien l’alcool.
  • Le cerveau des ados est en plein développement. Il est donc très vulnérable à la toxicité de l’alcool.

D’un point de vue psychologique, les ados sont dans une phase de développement: nouveau corps, nouveaux défis, nouveaux besoins. La tendance naturelle des ados à rechercher des sensations fortes peut être accentuée par la prise d’alcool et les exposer à des dangers (prise de risques excessifs, relations sexuelles non protégées, actes de violence).

L’abus d’alcool peut ainsi avoir un impact très négatif sur les capacités d’apprentissage, la mémoire, la prise de décision.
En outre, comme ils ne connaissent pas encore leurs limites, les ados peuvent facilement être victimes d’intoxications alcooliques particulièrement nocives pour leur jeune organisme.

Pourquoi les ados boivent-ils de l’alcool?


Si de nombreux ados consomment déjà de l’alcool, c’est que ce produit est facilement accessible et que son usage est très valorisé dans notre société. A cela s’ajoute le fait qu’ils peuvent s’en procurer trop facilement dans les commerces et les établissements publics. Une récente enquête réalisée par la FEGPA-Carrefour addictionS a montré que plus de la moitié des commerces vendaient de l’alcool à des mineurs.
Du côté des jeunes, il y a plusieurs raisons qui les conduisent à consommer. Dans un premier temps, c’est souvent par curiosité et pour faire «comme les grands» que les ados en consomment. Passé l’étape exploratoire, les jeunes disent qu’ils consomment de l’alcool pour faire la fête, pour être avec les autres, mais aussi pour atteindre l’ivresse. Une minorité déclare en consommer pour oublier leurs soucis et trouver du réconfort.

Et les parents dans tout cela?


Dans de nombreux cas, le cercle familial représente le premier lieu d’initiation à la consommation d’alcool et les parents sont les premiers modèles de consommation. Des études ont montré que certaines attitudes parentales sont liées à une consommation plus tardive: montrer l’exemple d’une consommation modérée, avoir des règles claires sur la consommation d’alcool, avoir une attitude non permissive. Ces attitudes doivent bien sûr être en rapport avec l’âge du jeune.
Une enquête menée par la FEGPA sur 800 parents d’ados a montré que si les parents se sentent concernés par cette thématique, nombreux sont ceux qui croient, à tort, qu’ils n’ont pas beaucoup d’influence sur leurs ados et que ceux-ci font d’abord confiance aux médias et à leurs copains. Cette croyance ne doit pas empêcher les parents de jouer pleinement leur rôle en posant des limites, notamment dans le cadre des sorties, des fréquentations de leurs enfants, etc.
Une autre idée à remettre en question est celle de croire que seuls les enfants des autres se mettent en danger: le sien peut aussi avoir un problème un jour. Cela ne doit pas pour autant transformer votre ado d’ange en démon, ni conduire à avoir une attitude suspicieuse vis-à-vis de lui. Il convient de trouver la bonne distance entre faire confiance, dialoguer et poser certaines limites.

Afin de se documenter sur ces questions, un site s’intitulant www.mon-ado.ch propose de nombreuses rubriques sur les effets de l’alcool, les risques pour les adolescents, les mythes autour de la consommation d’alcool, etc. mais aussi des conseils pratiques, comme un modèle de contrat de sortie, un quizz sur l’alcool ou encore des adresses utiles.
Il est aussi possible de poser des questions ou de se faire conseiller en ligne.
Le site propose également un volet sur le tabac et sur le cannabis dans le même esprit que celui sur l’alcool.